Pardon pour le cliché mais le fait est que le Rock des années 70 est en pleine maturité. Ces acteurs ont encore dans la tête le Rock’n’Roll états-uniens des années 50 (Chuck Berry, Eddy Cochran, Little Richard…), sa déclinaison anglaise (Johnny Kidd, Vince Taylor…), la Soul et le Rhythm & Blues mais ils cherchaient à en offrir des relectures modernes ancrées dans leur temps (The Flamin Groovies avec Teenage Head) ou bien ils partaient à la conquête de nouveaux horizons, que ce soit avec le rock progressif de Pink Floyd ou le psychédélisme tardif et contestataire de groupe comme Pink Fairies et de Hawkwind, deux formations issues de la scène de Ladbroke Grove. Cette décennie est aussi celle du Hard Rock qui doit beaucoup à Led Zeppelin et du Heavy Metal lequel fut porté sur les fonts baptismaux par Black Sabbath et entre ces deux groupes proliférait une multitude de groupes parmi lesquels nous avons retenu le Blue Öysters Cult ou le groupe Heart, mené par les sœurs Ann et Nancy Wilson.
Epoque de la maturité, donc, mais aussi d’égarements, de boursouflures et d’œuvres conceptuelles pas toujours heureuses (Génésis première période avec Peter Gabriel, Yes, Emerson Lake & Palmer…)
Sélectionner c'est choisir alors oui il y a des albums qui auraient dû être là et d'autres qui, si nous étions sérieux, ne devraient pas être dans notre sélection. Oui des groupes et des artistes manquent à l'appel (David Bowie, Can...) et nous avons délibérément omis le punk rock, pas de Clash, de Sex Pistols, de Buzzcocks ni de Television et de Ramones.
Ces albums sont trouvables aisément et à peu près partout, en vinyle, en CD et en streaming.
THE DOORS, L.A. Woman (1971), le dernier album des Doors est arrivé dans les bacs peu avant le décès de Jim Morrison lors de son séjour à Paris alors la tentation est grande d’y voir une œuvre testamentaire. Cette tentation est encore accrue par l’impression de décrépitude général qui se dégage de l’ensemble en dépit d’intonation funky (la présence d’un bassiste et de guitare qui cocotte peut-être sans parler de Jim qui sur Changeling lorgne vers James Brown) sur certains titres n’y font rien. Comme d’autres les Doors enterrent les années 60.
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RY COODER, Boomer’s Story (1972), ce troisième album figure dans cette sélection parce qu’il est bon et qu'on y trouve une version instrumentale du poignant Dark End of The Street qui est l’une des plus belles qui ait jamais été donnée de ce standard soul. Ry Cooder est l’anti guitare héros c'est un spécialiste de la slide guitar même s'il joue d'un peut toutes les cordes pincées (mandoline, banjo...). Sa musique jouée au ralenti emprunte au Blues mais aussi au Folk (Rally 'Round the Flag une chanson de la Guerre de Sécession), et est assez éloignée de tout ce qui se faisait à l'époque.
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