« (Deadpool) préfère jouer les adolescents.
Un adolescent armé jusqu’aux yeux... » Piotr « Colossus » Rasputin |
Après le foirage complet du film X-Men Origins: Wolverine Deadpool revient, toujours interprété par Ryan Reynolds, dans un film dont il est le protagoniste principal. Ryan Reynolds joue-t-il enfin dans un bon film inspiré d’un personnage de comics.
fICHE TECHNIQUE
Année de sortie : 2016
Réalisation : Tim Miller Scénario : Rhett Reese et Paul Wernick, d'après les comics de Rob Liefeld et Fabian Nicieza Distribution :
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Un héros récalcitrant
Deadpool, Wade Wilson, c’est plutôt un sale type. Un mec qui n’a que deux sous de principes (ce qui est mieux que rien) mais qui possède un grand pouvoir, il est quasiment intuable, s’il se coupe la main, elle repousse. Un grand pouvoir donc mais un personnage qui se fout des responsabilités. Il ferait un super vilain s’il n’était pas aussi centré sur sa personne ou s’il avait eu des comptes à régler avec la société.
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Ce qui nous amène à l’histoire du film. Rien de bien original en fait mais une classique histoire de demoiselle en détresse à secourir doublée d’une vengeance à assouvir par le héros. Non vraiment l’intrigue n’est pas très innovante. Cependant à l’heure où les X-Men affrontent Apocalypse cette histoire prosaïque est rafraîchissante et au final semble moins factice. Ce n’est pas dans ce film que Deadpool sauvera le monde, et il y a à parier qu’il ne le sauvera jamais.
Colossus, qui est la voix du superhéroïsme dans le film, essaie bien de recruter le mutant dans les X-Men mais Deadpool refuse, ce n’est pas pour lui le travail d’équipe, la discipline et la protection d’autrui. Deadpool n’est pas immoral ou amoral, il a simplement sa morale à lui, une morale personnelle. C’est un « méchant » qui s’attaque à plus méchant comme le confie Wade Wilson à Weasel (le barman) au début du film, lors du premier flashback. Le même Colossus se lance à la fin du film dans un plaidoyer anti-vengeance conforme au canon du genre avec l’effet que l’on sait (ce qu’il faut faire pour éviter de SPOILER !).
Ce refus têtu d’entrer dans la grande famille des superhéros/mutants sauveurs de la veuve et de l’orphelin l’amène à se conduire comme on ne se conduit pas chez les Avengers. A côté du Mercenaire avec une bouche (le surnom de Deadpool) Tony Stark fait enfant de chœur, et on se dit que la vie sexuelle de Jean Grey et de Scott Summers est moins colorée que celle de Deadpool et de sa Vanessa. Néanmoins Deadpool est aussi sentimental que les autres personnages de comics portés au cinéma, la seule nuance est que nous le suivons dans sa chambre-à-couché.
Deadpool
ou la Bêtise avantageuse
Si le film n’innove guère dans l’histoire qu’il raconte c’est dans la façon de le faire que le film se montre le plus inventif.
La réalisation est nerveuse et attrape le spectateur dès le générique qui pose aussi d’emblée le ton ironique du récit. La réalisation dynamique s’exprime dans la façon dont le récit est éclaté avec des flashbacks qui présentent Wade Wilson avant qu’il ne devienne Deadpool et les circonstances tragiques qui l’on amené à s’habiller de rouge pour que les méchants e le voit pas saigner.
La réalisation est nerveuse et attrape le spectateur dès le générique qui pose aussi d’emblée le ton ironique du récit. La réalisation dynamique s’exprime dans la façon dont le récit est éclaté avec des flashbacks qui présentent Wade Wilson avant qu’il ne devienne Deadpool et les circonstances tragiques qui l’on amené à s’habiller de rouge pour que les méchants e le voit pas saigner.
Le premier flashback est donc l’occasion d’une embardée dans la comédie romantique, une année dans la vie d’un jeune couple presque normal. Cette bluette graveleuse rend le cancer de Wade encore plus dramatique et son choix de quitter Vanessa encore plus émouvant. Ce premier retour en arrière s’achève sur une variation du thème de Love Story. Deux amants face à une maladie incurable. Bien sûr cela ne dure pas et nous n’avons guère le temps de nous émouvoir. Mais l’affaire est entendue Wade Wilson/Deadpool n’est pas qu’un grand gamin, c’est aussi midinette, un garçon fleur-bleue !
Ce film enfile les séquences truffées d’humour régressif, référentiel et auto-parodique. Pour le dire très simplement : ce film fait trop bien l’idiot. Il est d’ailleurs plus bête que méchant et s’avère gentiment superficiel mais il est comme un vent de fraicheur dans le petit monde des films inspirés par les comics de super héros. Qu’il ait été réservé à un public majeur ou de mineurs accompagnés aux Etats-Unis (ils appellent ça Rated R) laisse songeur. La violence n’est pas plus prononcée qu’ailleurs et l’humour cul/scato n’est pas plus corsé que dans les American Pie ou que dans Very Bad Trip.