Méga teuf ! Excellent !
Un film culte mais daté pour nostalgique des années 90 ou un long métrage précurseur des films méta des années 2000 avec mise en abîme et autoréférence typique de la culture geek ?
Réalisation : Penelope Spheeris
Scénario : Mike Myers, Bonnie Turner & Terry Turner Distribution :
Année : 1992 Synopsis : Wayne et Garth deux fans de hard rock et de heavy metal animent depuis garage des parents de Wayne une émission de télé diffusée sur le câble par une chaîne locale. Wayne croisera la route d’un producteur de télé véreux et rencontrera le grand amour avec la très belle et charismatique Cassandra. |
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Pour être culte un film pas besoin d’être un chef-d’œuvre, ou une réussite totale ni même vraiment bon. Il suffit de ne pas être trop mal fichu et de sortir au bon moment.
Wayne’s World n’est pas un chef-d’œuvre mais Penelope Spheeris, la réalisatrice, qui s’est notamment illustrée avec des documents musicaux les trois The Decline of Western Civilization, entre punk et metal, sait filmer les scènes musicales et le film regorge de gag. La mise en scène classique laisse une grande place à des acteurs cadrés serrer Garth et Wayne portent le film allant jusqu'à se faire narrateur et à prendre à parti le spectateur. C’est une comédie qui est très drôle (non ça ne va pas de soi) et le long métrage enchaîne les scènes cultes.
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Aux côtés des deux héros losers du quotidien, le maladroit et timide Garth et le volubile Wayne, c’est une galerie de personnages haut en couleur comme Stacy (Lara Flynn Boyle vue notamment dans Twin Peaks de David Lynch) l’ex de Wayne qui n’a pas compris que ça fait un mois qu’ils ont rompu. Il y a aussi le manager flippant de la boutique de donuts incarné par Ed O’Neill (le Ted Bundy de Mariés, deux enfants) et Lee Tergessen (Code Lisa, Oz...) encore au début de sa carrière dans le rôle d’un technicien qui a un grand besoin d’amour, même platonnique et entre hommes.
Wayne’s World est un film qui parce qu'il brise le quatrième mur, en effet Wayne et Garth s’adressent au spectateur, et parce qu'il joue sur des références de la culture pop (metal/hard rock, science-fiction, cinéma…) le tout avec une bonne dose de blagues régressives annonce les films référentiels dont Deadpool est un des derniers avatars.
C’est un film qui est à la jonction de plusieurs genres classiques de la comédie. Les teen movies, les personnages ados attardés ne sont pas encore rentré dans l'âge adulte, les comédies romantiques sur le mode il l'aime elle, elle l'aime lui et un sale type essaie de se mettre entre eux et les films parodiques des années 70-80 (Y-a-t-il un pilote dans l’avion, ou les productions de Mel Brooks).
Le mélange des genres et les personnages qui s'adressent aux spectateurs pour commenter l'action annonce les films métas des années 2000. Il y a même une séquence post-génériques durant laquelle les deux potes attendent un fondu au noir qui signe la fin de leur film.
Film culte des années 90 Wayne’s World est plus qu’un film sympathique mais qui aurait mal vieilli c’est un petit jalon dans l’histoire de la comédie américaine, rien de moins. Deux ans plus tard une suite déboule dans les salles avec cette fois le majestueux Christopher Walken dans le rôle du salopard séduisant qui essaie de s’interposer entre Wayne et Cassandra. Il n’est pas interdit de penser que Wayne’s World 2 est plus drôle que son prédécesseur.
R.V.