Trois americains a paris
Quand la drôle de frimousse est celle d’Audrey Hepburn, qu’elle donne la réplique à Fred Astaire et que la chanson titre est signée George et Ira Gershwin difficile de résister
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Titre original : Funny Face
Réalisation : Stanley Donen Scénario : Leonard Gershe Distribution :
Année : 1957Audrey Hepburn |
Synopsis : La libraire Jo Stockton voit sa vie chamboulée quand un photographe de mode pour satisfaire Maggie Prescott, la rédactrice en chef d'un prestigieux magasine de mode, décide de faire de la jeune femme éprise de philosophie le nouveau visage et la nouvelle silhouette de la nouvelle collection du couturier français Paul Duval.
Quand on a vu Le Diable s’habille en Prada on ne peut s’empêcher d’y penser en regardant le début de Drôle de frimousse, de Stanley Donen le réalisateur de Chantons sous la pluie, car il y a un air commun dans le choc des cultures entre le monde superficiel de la mode et l’intellectualisme. Et puis on pense à autre chose tant au final les deux films n'ont rien à voir.
Jo Stockton (Audrey Hepburn), employée dans une librairie de Greenwich Village, voit débarquer dans la boutique Maggie Prescott (Kay Thompson), patronne du magazine Quality (un simili Vogue), accompagnée par une nuée de collaboratrices, d’un mannequin potiche et du photographe Dick Avery (Fred Astaire). La fine équipe du magazine de mode sème le désordre dans la librairie au plus grand désarroi de Jo qui sans le savoir vient de mettre un pied dans le monde de la mode. Le photographe remarque en Jo le nouveau modèle qui fera sensation pour la prochaine parution de Quality. D’abord réticente, l’intellectuelle mal fagotée se prête finalement au jeu quand Dick lui fait miroiter un voyage à Paris ville dont la jeune femme rêve.
Drôle de frimousse ne s’enferre pas dans le choc des cultures et s’avère surtout être une romance entre le personnage de Fred Astaire (58 ans tout de même et une ligne de jeune homme) et celui d’Audrey Hepburn (qui était beaucoup plus jeune). Ce film est une comédie musicale pas une œuvre socio-politique engagée. On y chante, on y danse et on y joue la comédie. Audrey Hepburn a un beau numéro de danse dans une cave parisienne que l’on devine se trouver dans Saint-Germain-des-Prés. Ce tour de force met en valeur les talents de danseuse de l’actrice qui dans sa jeunesse avait reçu une solide formation dans le domaine. Les chansons, dont beaucoup proviennent d’une autre comédie musicale de 1927 également titrée Funny Face sont signées George et Ira Gershwin et sont à tomber, quant à celles qui furent écrites pour le film comme la craquante Bonjour Paris, déclaration d’amour à la capitale française, elles sont bien aussi.
Tourné en parti dans la Ville Lumière et en décors naturel (au Louvre, dans le jardin des Tuileries, sur le Pont Alexandre III…) Drôle de frimousse joue sur deux images de la capitale française, la ville de la mode et celle des intellectuels. C’est bien sûr une vision idyllique, un Paris de carte postal, une rêverie en quelque sorte que filme Stanley Donen. Une bulle de champagne légère et plaisante. Un film musical plein de vie et d’allégresse.
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Authentique feel good movie comme on dit aujourd’hui Drôle de frimousse ne fut pas un franc succès à sa sortie. Il connut une seconde chance quelques années plus tard grâce à une ressortie qui fit suite au succès de My Fair Lady. Aujourd’hui le film est un classique de la comédie musicale au cinéma.
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R.V.