Fêter Noël dans son garage
Indifférents aux modes les Fleshtones œuvres depuis plus de trente ans au service du rock garage, leur album de Noël sent donc les années 60 et la décontraction.
Un album qui s’ouvre sur Hooray for Santa Claus, une reprise du thème du film Santa Claus Conquers the Martians (Le Père Noël contre les Martiens) ne peut vraiment pas être mauvais. La suite, Six White Boomer, démarre sur les chapeaux de roue et sonne comme un inédit d’ACDC alors qu’il s’agit d’une reprise d’un titre de Rolf Harris, un chanteur/peintre/animateur télé/compositeur Australien. Sur ce titre les Fleshtones ont invité rien de moins que Ross The Boss, le grateux des Dictators, pour les fêtes les New Yorkais garage ne se refusent rien !
L’efficacité est telle qu’il est difficile de ne pas reprendre en chœur le refrain de Winter Wonderland. Christmas with Bazooka Joe offre une version corsée des Beach Boys surf de leur début tandis que Run Run Rudolph confirme que les chansons de Chuck Berry sont indémodables !
Stocking Stuffer n’est pas qu’une série de chansons rock jouées vite et fort, il y a aussi de la place pour des morceaux plus lents dégoulinants de sentiments parce que Noël c’est mieux à deux, You’re All I Want for Christmas. Il y a aussi des titres qui lorgnent vers la soul et le rhythm’n’blues du meilleur aloi (Mr. Santa Claus, Champagne Christmas) et on doit reconnaître que Peter Zaremba n’est pas ridicule dans le registre du shooter soul.
Album jouissif et festif s’il en est Stocking Stuffer est un excellent album de Noël qui tout en respectant les codes du genre, Santa Claus est de presque toutes les chansons et il y a le quota nécessaire de grelots pour qu’on ne se méprenne pas, s’éloigne néanmoins des chansons les plus connues et donc reprises pour apporter, si ce n’est du nouveau, une approche fun et décontractée de la figure de style que constitue l’enregistrement d’un album de Noël.
Hourra pour le père et longue vie aux Fleshtones !
R.V.