18 épisodes
3 heures 40 minutes
& des poussières
Une série anthologie de science-fiction et de fantastique c’est un peu comme une boîte de chocolat on sait jamais sur quoi on va tomber
Les reproches que l’on peut faire à Netflix sont légions mais on peut au moins leur reconnaitre cette capacité à donner leur chance à des aventures que d’autres ont envoyé bouler. Une série comme Love Death + Robots soit une anthologie qui fait la part belle aux milles techniques de l’animations actuelles est une singularité qui mérite d’être saluée par le seul fait de son existence. Le projet porté par David Fincher (Seven) et Tim Miller (Deadpool) vaut cependant bien plus que ce satisfecit a priori pour son statut de curiosité qu’on pourrait facilement lui coller.
Love Death + Robot est une entreprise doublement casse-gueule, c’est une anthologie, une série dont les épisodes ne se suivent pas, chacun se suffisant à lui-même, chacun ayant quelques minutes (moins de vingt) pour déployer son monde, raconter son histoire et laisser la place au suivant qui devra renouveler l’exploit. C’est un prodige et si certains épisodes sont plus linéaires, plus convenus aussi et donc moins surprenants, il y en a d’autres qui sont captivants, troublants de beauté, violemment drôle ou qui s’insinuent dans vôtre cerveau pour y faire leur nid. L’anthologie est déjà en soit une forme compliquée mais quand on redouble la difficulté avec le fait que chaque épisode est réalisé au moyen de l’animation on ne peut qu’admirer le résultat. Il n’y a pas deux épisodes qui se ressemblent. Les formes sont variées depuis le dessin animé classique en allant jusqu’au photoréalisme, occasion de constater ce que le jeu vidéo a fait pour l’animation. Les outils informatiques ont brouillé les repaires entre images filmées et ce qu’autre fois on appelait les images de synthèse. Il y a des épisodes tout en CGI qui vont très loin dans le réalisme, on reconnait les actrices et acteurs qui se sont pliés à l’exercice, mais comme il ne s’agit pas de prises de vue directes on se retrouve face à un objet hybride, une réalité irréelle qui convient bien aux ambiances de science-fiction recherchée par la série.
C’est peut-être la troisième et dernière particularité de Love Death + Robots, cette très forte identité de série de science-fiction. On voyage dans le temps et l’espace, un épisode propose une histoire entre steampunk et légende chinois, un autre est comme une boucle temporelle dans laquelle victime et assassin échange leur rôle, il y a des extra-terrestres, un yahourt supérieurement intelligent et bien sûr des robots (touristes, artistes, bandits…). Parfois la science-fiction fait une petite place au fantastique, le temps de croiser quelques vampires assoiffés ou d’être ébahi par les fantômes de créatures préhistoriques lors d’une belle nuit dans le désert. La variété est partout dans la forme comme dans le fond.
Vous n’aimerez pas toutes ces histoires courtes, il y en a 18, de la même manière, il y en a que vous aimerez plus que les autres, mais vous n’aurez pas le temps de vous ennuyez et au milieu d’épisodes plus anodins vous trouverez des pépites qui vous raviront. Oui comme dans une boite de chocolat vous en trouverez à votre goût et puis il y a ceux à l’alcool et vous demandez qui peut bien aimé ça ?
R.V.