arts martiaux médiévaux
Combattre au Moyen Âge, Une histoire des arts martiaux en Occident du XIVe - XVIe est un ouvrage que les éditions Arkhé ont publié et qu'il est bon de lire pour les bonnes raisons qui suivent plus celles que nous avons omis de mentionner dans cette critique.
Avant tout Combattre au Moyen Âge n’est pas un ouvrage sur la guerre. Il ne traite pas d’avantage des batailles rangées ou de l’art du siège au Moyen Âge. En revanche il s’agit d’une étude au plus près des combattants eux-mêmes, des raisons pour lesquels on pouvait, même un simple particulier, paysans ou bourgeois, être amené à se battre les armes à la main ou même à mains nues et la guerre n’est qu’une raison parmi d’autres. On pouvait être par exemple être amené à combattre dans un duel judiciaire ou simplement dans des concours pré-sportif.
Et bien sûr pour se battre dans un duel judiciaire, y compris quand on est une femme, il fallait à la fois apprendre les règles d’un exercice qui n’était pas si courant et aussi apprendre le savoir-faire pour faire triompher sa juste cause. C’est là que Combattre au Moyen Âge touche au cœur de son propos, celui d’une histoire des arts martiaux européens à la charnière du Moyen Âge et de l’époque moderne.
Si l’on parle d’arts-martiaux on pense immédiatement à l’Asie et selon son intérêt pour la chose des images plus ou moins confuses viennent à son esprit (entre compétition sportive en kimono sur tatami, film de kung-fu chinois ou de sabres nippon et samouraïs) mais il y eut aussi en Occident des arts-martiaux que seules les évolutions dans l’art de la guerre (fusils et canons) rendirent petit à petit caducs. Daniel Jacquet, même s’il mobilise principalement des sources germaniques et italiennes, sillonne l’Europe à la quête des livres de combats dont il dresse une fine typologie.
Ces sources textuelles ne sont pas les seules mobilisées par l’auteur puisque pour étudier le combat il a aussi utilisé les ressources plus inattendues mais bien venues de l’archéologie expérimentale pour circonvenir certaines idées reçues (notamment sur les armures et leur poids - voir les vidéos ci-dessous) ou pour tenter de comprendre l’implicite dans des textes parfois sibyllins et des illustrations forcément lacunaires.
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Combattre au Moyen Âge est un ouvrage qui parvient à concilier un travail universitaire exigent et pointu avec une lecture accessible même pour le nom spécialiste.