Le paradis sur terre
est en écosse
Film musical de Vincente Minelli avec Cyd Charisse et Gene Kelly, Brigadoon est à la fois une comédie musicale pour le cinéma traditionnelle une romance en couleur et en cinémascope et une histoire fantastique où il est question d'une bien curieuse bénédiction.
Réalisation : Vincente Minelli
Scénario : Alan Jay Lerner d’après son spectacle de Broadway (livret) Musique : Frederick Loewe Distribution :
Année : 1954 |
Synopsis : Venus chasser dans les Highlands d’Ecosse, deux Américains qui se sont égarés découvrent par le plus grand des hasards le village de Brigadoon. Un village qui n’apparaît sur aucune carte. Tommy Albright s’éprend de la belle Fiona Campbell et découvrira le secret qui rend Brigadoon si particulier.
Le film Brigadoon est l’adaptation cinématographique qu’Alan Jay Lerner a tiré de sa propre comédie musicale du même nom. La réalisation a été confiée à un mettre du cinéma U.S. de l’époque, Vincente Minelli (qui fit Un Américain à Paris, déjà avec Gene Kelly en 1951) et certaines chansons du spectacle jugée pas assez grand publique ont été retirées du film réduisant à la portion congrue le personnage secondaire de Meg Brockie (incarnée à l’écran par Dody Heath). Le film y a sans doute perdue tant ce personnage de bergère aussi délurée que prête pour se marier aurait pu apporter un peu de légèreté et une pointe de comique au film. Dody Heath et Van Johnson offrant un pendant au couple plus sérieux formé par Cyd Charisse (qui joue Fiona Campbell) et Gene Kelly (Tommy Albright).
Si le cœur de l’intrigue est des plus classiques pour ce genre de film, elle l’aime, il l’aime mais ils peinent à se le dire et surtout ont du mal à gérer les conséquences de leurs sentiments son traitement, empreint de magie et de mystère, fait le charme du film. Cet étrangeté passe par l’impression qu’on a, à la suite des deux chasseurs égarés que l’on a d’entrer dans un tableau. Ou plus trivialement comme le fait remarquer le personnage de Jeff Douglas (Van Johnson) en voyant les costumes des habitants de Brigadoon d’être dans une carte postale. Cette impression est soulignée par les décors, filmé en studio Brigadoon a de beaux décors peints pour figurer les hautes terres d’Ecosse et leur lande. Minelli installe son mystère par petites touches, il nous fait découvrir le curieux village en emboitant le pas de ses deux personnages perdus aussi bien géographiquement que déroutés par ce qu’ils perçoivent ne pas être raccord avec ce qu’ils tiennent pour acquis.
Brigadoon, le village, est l’équivalent d’un théâtre ou d’un cinéma, c’est là que la magie s’opère et puisque nous sommes dans un film musical c’est là et nulle part ailleurs que l’on chante et l’on danse (les signatures de la comédie musicale sur scène comme sur grand écran). La magie du lieu opère lorsque Tommy Albright et Jeff Douglas (Van Johnson) finissent après des débuts hésitants par se joindre franchement à la danse lancée par les étranges habitants du village. A contrario lorsque Albright et Douglas sont de retour à New York, il n’y a plus de chants et encore moins de danse mais le bavardage de personnes installées dans la société. L’harmonie (même relative) du village niché dans la brume écossaise s’est évanoui au profit d’un bruit agaçant. La seule musique que l’on entend alors est le souvenir de la chanson chantée par Fiona.
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Dans cette comédie musicale les duos sont un mode d’expression privilégiés par les amoureux ce qui explique qu’il y a duo entre Fiona et Tommy et pas entre Tommy et sa fiancée new-yorkaise puisqu’il n’aime pas celle-ci. Elle lui parle, il peut même lui répondre mais de chanson il n’y aura pas.
R.V.