LA FIN DE LA CIVILISATION,
LES DESSINS ANIMÉS
NE SONT PLUS
RÉSERVÉS AUX ENFANTS
En parallèle au renouvellement de la série télé sont apparus des dessins animés d'une forme inédite. Il y eut les Simpsons en 1989 puis se fut une déferlante, Daria, South Park et le totalement oublié Dieu, le Diable et Bob - une seule saison et des attaques pour son propos jugé anti-religieux.
Il y a de bonnes raisons qui peuvent pousser à la création d'une série animée, si l'on prend des séries comme Futurama (de Matt Groening, déjà responsable des Simpson mais pas encore de Désenchantée) ou Rick & Morty l'animation permet de créer des univers délirants à partir d'un argument science-fictionnel sans avoir à se ruiner en effets spéciaux et maquillages onéreux. Dessiner et animer un "extraterrestre" coûte le même prix et exige le même travail que pour un "humain".
Prenons une séquence culte des Simpsons, Homer qui étrangle Bart, c'est drôle et on rit ; imaginons la même scène avec un enfant de 8 ans et un homme entre 30 et 40 ans en surcharge pondérale... Ce ne serait pas drôle. Ce serait franchement malsain, c'est une scène qu'on ne verrait même pas dans un film d'horreur extrême conçu dans le but délibérer de choquer le bourgeois.
Qu'on pense à la méthode utilisée par Quentin Tarantino dans Kill Bil Vol.1 pour raconter l'enfance d'Oren Ishii (Lucy Liu) il passe par trois séquences inspirées par l'animation japonaise. C'était pour lui la meilleur façon de procéder car ce cinéaste du rouge se voyait mal dirigée une petite fille pour ces scènes de violence et de cruauté.
Les créateurs de South Park, Trey Parker et Matt Stone, ont su tirer parti de cette forme qui atténue le réel, nous savons depuis les cartoons de Bugs Bunny ou ceux créés par Tex Avery que les Toons sont indestructibles donc Kenny peut mourrir dans chaque épisode se n'est pas grave. Le dessin animé rend acceptable les situations les plus glauques et les plus dérangeantes. Un enfant grassouillet qui interprèterait le rôle de Cartman serait sans aucun doute moins drôle que le Cartman animé. On accepte plus de choses, y compris la violence dans un dessin animé, qu'ailleurs même si celle-ci n'est pas moins réelle que dans un film ou une série. La violence de l'horrible La dernière maison sur la gauche n'est pas plus réelle que celle qui règne dans un épisode de Bip Bip et le Coyote.