X-Men : Apocalypse
Les X-Men au cinéma,
des hauts et des Bas
Il fut un temps, que les moins de trente ans ont à peine connu, où les adaptations de comics au cinéma étaient des raretés parce que les grands studios ne savaient trop quoi en faire. La Warner avait les droits de Batman mais après les deux films de Tim Burton les suivants avaient été confiés à des tâcherons de sinistre mémoire et la franchise était moribonde. Marvel vendait son catalogue à la découpe éparpillant ses licences, la Twentieth Century Fox se payait les populaires X-Men et Sony recevait Spiderman. A la Twentieth Century Fox tous n’y croyait pas la technologie permettait de faire du spectaculaire mais les comics conservaient une image négative alors que faire avec cette collection de mutants. Bryan Singer, auréolé par le succès public et critique du cultissime Usual Supect, hérite du bébé et il va le porter pendant les quinze années à suivre.
Malgré l’engagement du réalisateur les X-Men au cinéma sont sabordés par un executive de la Twentieth Century Fox qui n’aime pas les mutants de Marvel. Le réalisateur veut mettre en scène les Sentinels, ces robots anti-mutants, le studio dit niet. Le studio produit néanmoins trois films le premier, X-Men, en 2000 le deuxième en 2003 et le troisième en 2006. X-Men : L’affrontement final (2006) qui clôt cette première volée de longs métrages est une calamité. Le film qui aurait dû mettre en avant le personnage de Phoenix (l’incarnation toute puissante et possiblement malfaisante de Jean Grey) est un ratage complet. L’histoire est décevante et le studio, comme pour ne plus entendre parler de ces mutants devenus gênant, tue des personnages cruciaux de façon plus ou moins saugrenue. La disparition de Cyclope dès les premières minutes du film a laissé un souvenir désagréable à bien des gens.
Dans l’univers X-Men il y a d’autres ratés monstrueux, le film X-Men Origins: Wolverine qui ne rend pas justice à Logan et massacre le personnage Wade Wilson/Deadpool, dont le récent succès dans les salles à montrer qu’il y avait mieux à faire avec le merc with a mouth !
Il faudra attendre le succès continu de Spider-Man (depuis le film de Sam Raimi en 2002) et surtout celui d’Iron Man et des Avengers pour que la Twentieth Century Fox se disent qu’après tout il y a peut-être de l’argent à se faire. Le retour des X-Men à l’écran sera prétexte à un voyage dans le passé avec X-Men Le Commencement, (Matthew Vaughn, Kingsman : Services Secrets), une plongée dans les années 60 sur fond de crise des missiles de Cuba, qui est sorti en salle en 2011 puis viendra le très généreux Days of Future Past, en 2014, dirigé par un Bryan Singer de retour derrière la caméra, qui se passe dix ans après Le Commencement et a pour cadre les années 70 ainsi qu’un future qui n’aura pas lieu. Ce Days of Future Past est l’occasion d’annuler les évènements survenus dans X-Men L’affrontement final et de tout reprendre comme si de rien n'était.
Ce film c’est aussi la vengeance de Bryan Singer qui en profite pour rendre caduque le film mal-aimé. Le dernier né de la franchise Marvel, X-Men Apocalypse, s’inscrit dans ce processus de reboot de la franchise qui reste néanmoins dans la continuité des premiers films du débuts des années 2000 même si l'on joue avec la chronologie et ce qui a été mais qui finalement ne sera plus. Cette approche nous change du malheureux Spider-Man qui ne cesse d’être rebooté tous les deux ou trois films. Depuis ses débuts au cinéma avec les films de Sam Raimi, l'homme araigné a eu le droit à deux versions indépendantes les unes des autres dans les deux film The Amazing Spider-Man puis dans le Captain America: Civil War.
Ce film c’est aussi la vengeance de Bryan Singer qui en profite pour rendre caduque le film mal-aimé. Le dernier né de la franchise Marvel, X-Men Apocalypse, s’inscrit dans ce processus de reboot de la franchise qui reste néanmoins dans la continuité des premiers films du débuts des années 2000 même si l'on joue avec la chronologie et ce qui a été mais qui finalement ne sera plus. Cette approche nous change du malheureux Spider-Man qui ne cesse d’être rebooté tous les deux ou trois films. Depuis ses débuts au cinéma avec les films de Sam Raimi, l'homme araigné a eu le droit à deux versions indépendantes les unes des autres dans les deux film The Amazing Spider-Man puis dans le Captain America: Civil War.
Une distribution pléthorique
Comme pour ces deux prédécesseurs il est situé dans le passé, cette fois ce sont les années 80, c’est dans ce film que l’on voit les premiers pas des meneurs de l’équipe du premier film (vous suivez ?) à savoir Jean Grey (Sophie Turner, Sansa Stark), Scott Summers/Cyclope (Tye Sheridan) et Ororo Munroe/Tornade (Alexandra Shipp). Le professeur Charles Xavier (James McAvoy), Hank McCoy/le Fauve (Nicholas Hoult), Erik Lenscher/Magneto (Michael Fassbender) et Mystic (Jennifer Lawrence) ont aussi repris du service ainsi que Moira McTaggart (Rose Byrne), Peter Maximoff/Vif-argent (Evan Peters) et Alex Summers/Havok (Lucas Till), le grand frère de Scott et la liste n’est pas exhaustive. Le film ne manque pas de personnages secondaires, c’est une loi du genre il y a tant de mutants que même Stan Lee (leur co-papa) s’y perd.
Alors que vaut
X-Men Apocalypse ?
Et bien voilà il est bon sans être parfait.
Le partage entre les scènes d’action et celles qui permettent de faire exister les personnages sont bien dosées et il arrive même qu’une scène d’action pure en dise plus long sur un personnage qu’un long discours, au cinéma les images sont sensées parler d'elle-même non ? La séquence de Wolverine (oui il est de retours toujours sous les traits de Hugh Jackman) est un déchainement de violence qui tout en restant dans les bornes de ce qui est acceptable pour un film tout public montre toute la douleur de Logan transformé en machine à tuer, ou plutôt en bête sauvage par les expériences de Stryker. Et il est efficace l’animal, il tranche, il découpe, il lacère mais c’est un homme blessé qui s’échappe de l’enfer. Pas une ligne de dialogue pour Jackman (encore moins de dialogue donc que dans X-Men le Commencement) mais lorsque, juste avant de disparaître, la bête se trouve face à la toute jeune Jean Grey, la belle le reconnecte avec un peu de son humanité et on relie cette scène avec leur rencontre dans le premier X-Men.
Le partage entre les scènes d’action et celles qui permettent de faire exister les personnages sont bien dosées et il arrive même qu’une scène d’action pure en dise plus long sur un personnage qu’un long discours, au cinéma les images sont sensées parler d'elle-même non ? La séquence de Wolverine (oui il est de retours toujours sous les traits de Hugh Jackman) est un déchainement de violence qui tout en restant dans les bornes de ce qui est acceptable pour un film tout public montre toute la douleur de Logan transformé en machine à tuer, ou plutôt en bête sauvage par les expériences de Stryker. Et il est efficace l’animal, il tranche, il découpe, il lacère mais c’est un homme blessé qui s’échappe de l’enfer. Pas une ligne de dialogue pour Jackman (encore moins de dialogue donc que dans X-Men le Commencement) mais lorsque, juste avant de disparaître, la bête se trouve face à la toute jeune Jean Grey, la belle le reconnecte avec un peu de son humanité et on relie cette scène avec leur rencontre dans le premier X-Men.
Le Roi des damnés
Apocalypse rappellera peut-être aux lecteurs d'Ann Rice la terrible reine Akasha (La Reine de Damnées lisez le livre, fuyez le film) mère des Vampires sortie de sa létargie et qui se met en tête de régner sur sa progéniture en exterminant les plus faibles des vampires et ceux qui se dresse sur son chemin. Les deux personnages ont vécu dans l'Egypte très ancienne où ils ont été vénérés comme des Dieux et Akasha pas plus qu'Apocalypse tirés de leur sommeil millénaire ne comprennent le monde qu'ils ont sous les yeux et éprouvent quelque déception devant ce que sont devenus leurs "enfants".
Si le personnage d'Apocalypse est un bon vilain de film Marvel, comprenez qu’il est très méchant, assoiffé de pouvoir et qu'il détruit plein de trucs comme par exemple une ville, le Caire ce qui nous change des villes américaines. Apocalypse remplit bien son rôle d'antagoniste qui oblige les mutants à faire cause contre lui mais il souffre du même mal que nombre de ses pairs dans les films Marvel : il n’est que méchant, il manque donc de profondeur. Apocalypse est univoque et on sait qu’il va être vaincu, tout l’enjeu est de savoir comment et c'est un peu mince. En regard un personnage comme Bolivar Trask (Peter Dinklage) dans le précédent long métrage avec son mélange de fascination et de peur à l’égard des mutants est un personnage plus complexe et donc plus intéressant car plus humain. De même dans les premiers films Magnéto était un méchant d’autant plus intéressant que ses motivations étaient compréhensibles et qu’on ne doutait pas qu’il allait s’en tirer d’une façon ou d’une autre.
Si le personnage d'Apocalypse est un bon vilain de film Marvel, comprenez qu’il est très méchant, assoiffé de pouvoir et qu'il détruit plein de trucs comme par exemple une ville, le Caire ce qui nous change des villes américaines. Apocalypse remplit bien son rôle d'antagoniste qui oblige les mutants à faire cause contre lui mais il souffre du même mal que nombre de ses pairs dans les films Marvel : il n’est que méchant, il manque donc de profondeur. Apocalypse est univoque et on sait qu’il va être vaincu, tout l’enjeu est de savoir comment et c'est un peu mince. En regard un personnage comme Bolivar Trask (Peter Dinklage) dans le précédent long métrage avec son mélange de fascination et de peur à l’égard des mutants est un personnage plus complexe et donc plus intéressant car plus humain. De même dans les premiers films Magnéto était un méchant d’autant plus intéressant que ses motivations étaient compréhensibles et qu’on ne doutait pas qu’il allait s’en tirer d’une façon ou d’une autre.
C'est mon avis
et je le partage
X-Men : Apocalypse remplit donc son objectif en matière de divertissement pyrotechnique et de prouesses mutantes. Le film ne manque pas de morceaux de bravoure comme cette scène où Quicksilver sauve les mutants de l’école du professeur Xavier. Le récit de l’exile polonais de Magnéto est un autre temps fort dans un registre plus intimiste. Ces moments empêchent le film de sombrer dans l’anecdotique et lui évite d’être oublié aussi vite qu’il a été vu. On ne sort pas déçu de la projection, non, mais plus ou moins consciemment on sait que le spectacle aurait été meilleur si Apocalypse avait été moins caricatural. De la série c’est le film qui laisse le plus de côté la question de la coexistence entre les mutants et les non-mutants et c’est dommage.