Noël dans les Appalaches
Avec Dolly Parton Noël n’est que joie, optimisme et bonheur dans un grand bain œcuménique où se croisent le petit Jésus et le Père Noël
Si l’album de Noël est un quasi passage obligé dans la carrière de toute star de la country music et de la musique grand public dans le monde anglo-saxon qui se respecte, il y a dans le cas de Dolly Parton une singulière évidence dans cette collection de chansons pour les fêtes. Cette singularité ne réside pas dans la ferveur religieuse de Dolly Parton qu’elle partage avec la plupart de ses consœurs et confrères du petit monde de la country. Non le plus de Dolly Parton c’est qu’à côté des chansons de femmes qu’elle a écrite avec le talent que seuls un sot lui dénierait (Jolene, ce genre de choses) il y a dans son répertoire des chansons qui semblent écrites à hauteur d’enfant avec une touche de naïveté et de candeur (Coat of Many Colours…). C’est ce côté à hauteur d’enfants qui fait la différence avec mettons un Johnny Cash qui chante Noël.
Dolly Parton n’a pas son pareil pour parler à l’enfant qui est niché en chacun et n’est-ce pas là l’une des fonctions de ces disques saisonniers qui ne sauraient se résumer à une affaire de gros sous. Ce Home for Christmas est comme le dit explicitement le monologue qui ouvre la première chanson, le classique First Noel, un album qui fiat la part belle à la nostalgie. La nostalgie de l’enfance que l’album reflète avec de nombreux chœurs d’enfants et par des arrangements qui lorgnent vers le buegrass, avec violon et mandoline, Rudolph the Red-Nosed Reindeer, ou gospel avec chorale pour Go Tell it on the Mountain, sans complètement sombrée dans le passéisme avec une interprétation de Home for Christmas (la chanson) bien ancrée dans la fin des années 80 ou les débuts des années 90.
Dolly Parton signe un album pour les fêtes joyeux, positif et plein d’espoir, des caractéristiques assez bien réparties dans l’œuvre de Dolly Parton. La dame est une bonne chrétienne qui prend ça très aux sérieux. Les esprits chagrins et pinailleurs pinailleront mais comment ne pas rendre les armes devant la beauté de la version que Dolly Parton donne de We Three Kings avec ce dulcimer enchanteur et tellement évocateur.
R.V.